jeudi 25 novembre 2010
Autorité aéronautique : Le nouveau Pca installé et le Dg réhabilité
La cérémonie d'installation du président du conseil d'administration (Pca) de l'Autorité aéronautique du Cameroun tenue hier, 23 novembre à Yaoundé, a été marquée par deux articulations majeures. Il s'est d'abord agi du déroulement d'un conseil d'administration extraordinaire, en présence du ministre des Transports Bello Bouba Maïgari. Au terme de ce conseil extraordinaire de 20 minutes environ, une seule résolution : la levée de suspension du directeur général Pierre Tankam, suspendu par ce même conseil le 28 octobre dernier. Pour certains, il est clair que pour une des rares fois au Cameroun, un directeur général se paie la tête d'un président du conseil d'administration. L'Autorité aéronautique vivait en effet depuis quelques mois un conflit ouvert entre la direction générale et le conseil d'administration. Et pour cause, dès son arrivée en janvier dernier, Pierre Tankam avait relevé des écarts de gestion et des malversations financières. Ce qui l'avait vivement opposé à Paul Pondi, le désormais ex Pca. Ce dernier, qui n'était d'ailleurs pas à la cérémonie d'hier, était soutenu par ceux qui estimaient l'attitude du nouveau Dg dérangeante. Quoi qu'il en soit, la présidence de la République, qui tenait à maintenir l'actuel Dg a dû sacrifier Paul Pondi.
Le ministre des Transports a cependant tenu à féliciter le Pca sortant pour avoir sorti l'Autorité aéronautique des fonds baptismaux en 2000. "Il l'a, tel un bébé, pouponné et intégrée dans le giron de l'organisation de l'aviation civile internationale", a déclaré Bello Bouba Maïgari, pince-sans-rire. Quoi qu'il en soit, il s'agit maintenant pour Paul Maximillien Nkoué Nkongo de "restaurer un climat de confiance, des relations de collaboration franche et sincère entre, d'une part le conseil d'administration et la direction générale et, d'autre part, entre l'Autorité aéronautique et la tutelle ainsi que les autres intervenants du secteur". Cet architecte diplômé de l'Ecole polytechnique de Lausanne en Suisse, aura besoin, pour y parvenir, de sa longue et riche carrière. Il a en effet occupé plusieurs postes au sein de la haute administration camerounaise notamment comme secrétaire général des ministères de l'Equipement cumulativement à celui des Transports (1987 - 1990), de l'Urbanisme et de l'habitat (1990 - 1992), de l'Agriculture (1992 - 1995) avant de revenir à l'Urbanisme et l'habitat de 1995 à 2001. Année au cours de laquelle il est nommé ministre des Postes et télécommunications, avant d'être débarqué par Paul Biya trois ans plus tard. Il revient après six passés comme géo architecte consultant. Paul Maximillien Nkoué Nkongo, âgé de 66 ans, est marié et père de 4 enfants.
Alain NOAH AWANA
Secteur Bancaire : Les établissements de crédits réajustent leur convention collective
Elle apporte de nouvelles innovations, même si les syndicalistes reprochent au patronat d’avoir refusé certaines concessions.
Ce travail de révision entamé en septembre 2009 est une satisfaction pour les travailleurs, même si beaucoup reste à faire. D’après Isaac Bissala, président de l’Union générale des travailleurs du Cameroun (Ugtc), les salaires pratiqués au Cameroun dans ce secteur d’activités sont encore bas comparés à ceux pratiqués dans les autres pays d’Afrique centrale. Exemple : un employé de banque de la 12e catégorie échelon F (le plafond) a un salaire mensuel de base de 675 000 Fcfa. « C’est dû au fait que nous avons encore une grille de salaires héritée de la colonisation », martèle le président de l’Ugtc. Il estime donc qu’il faut une grille de salaires actualisée et lisible, et une politique de travail et de productivité dynamique.
Propositions rejetées
Au cours des séances qui ont conduit à la révision de cette convention, les syndicalistes ont fait des propositions carrément rejetées par les employeurs. On parle, par exemple, de la création d’une commission paritaire de la branche pour la formation des travailleurs, de la création des sections syndicales avec une prise en charge des permanences syndicales, et de la durée de travail qui a encore ceci de particulier que la pause est incluse dans le temps de travail journalier de l’employeur. Il faut par ailleurs noter que la classification des différents types de licenciements a été rejetée par…les employés eux-mêmes. Les propositions majeures acceptées par les employeurs auront été, entre autres, la prime de logement fixée à 30% de son salaire, la prime accordée à l’employé déplacé qui est de 33%, la prime de transport à 30% avec minimum de 30 000 Fcfa, et la lutte contre la violence au travail.
Quoi qu’il en soit, les différentes parties conviennent de ce qu’il y a eu depuis quelques années, des améliorations dans les conditions de vie des employés, notamment en ce qui concerne le taux d’augmentation des salaires depuis 10 ans : 50% de la 3e à la 6e catégorie, 45% de la 7e à 1a 9e catégorie, et 39% de la 10e à la 12e catégorie. Pour revenir à l’application de la convention collective en elle-même, Bénédicte Belibi, secrétaire général de l’Apecam estime que le document est avant-gardiste car il apporte deux innovations importantes. Il y a d’un côté la détermination des salaires avec notamment l’augmentation régulière (tous les 2 ans) du salaire ajouté à la prime d’ancienneté, et de l’autre la protection de la santé et de la sécurité sociale. Les différents acteurs, tout comme le ministre Robert Nkili, sont convaincus que cette convention collective révisée va davantage contribuer au maintien d’un climat social stable au sein des établissements de crédits au Cameroun.
Alain NOAH AWANA
mardi 23 novembre 2010
Agriculture : Les entreprises semencières s’ouvrent aux producteurs
Le programme mis en place depuis 16 mois engage la phase de vulgarisation de masse. Il est question de partager l’information sur la disponibilité des semences de qualité au Cameroun.
En 2005, les agriculteurs camerounais du Nord ont été la cible principale d’un projet d’amélioration de la qualité des semences de riz, avec l’appui de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (Fao). Grâce à ce programme, l’on est passé de 2 tonnes de riz par hectare à une production de 6 à 8 tonnes environ par hectare. « En fait, l’amélioration de la qualité des semences contribuent généralement à une hausse de plus de 40% de la productivité », soutient Dr. Robert G. Guei, de la division production et protection de la Fao. Malheureusement , au Cameroun, les principaux acteurs concernés ne sont pas toujours au courant des vertus des semences de qualité. Raison pour laquelle le projet d’appui au renforcement des capacités pour le contrôle de qualité et la certification des semences entend accentuer la sensibilisation des agriculteurs à ce sujet.
Démarré il y a 16 mois, il était question de sensibiliser ces acteurs sur la notion de qualité. « Mais, on s’est rendu compte qu’une minorité était formée et informée », reconnaît Maurice Tchoumtchoua du ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader). Le moment était donc venu de mettre à contribution les radios communautaires du Cameroun. D’où l’intérêt de l’atelier d’imprégnation organisé par l’Unesco et la Fao à l’endroit de leurs responsables, et qui se déroule ce 25 novembre 2010 à Yaoundé. Le but est de faire accompagner, par ces médias, la sensibilisation auprès du public cible qui est la population rurale. « En 16 mois, il y a eu des résultats probants sur le terrain en matière de qualité et le moment est venu de le faire savoir au plus grand nombre d’agriculteurs », argue Maurice Tchoumtchoua.
Le fait est que, comme le rappelle Dr. Robert Guei, l’on a constaté que des agriculteurs sont souvent à la recherche de semences de qualité et qui respectent les normes. Mais, ils ne savent pas souvent où aller les chercher alors qu’elles abondent. Entre 2006 et 2008, un autre programme mis en place par la Fao avait permis la création de 114 groupements semenciers formés à la production et à la gestion d’une entreprise semencière. A ce jour, plus de 60% de ces groupements fonctionnent aujourd’hui comme de vrais entreprises et fournissent d’ailleurs les pays voisins. Mais, au-delà de la vulgarisation, et si la disponibilité est là, il se pose la question de la réelle qualité des semences produites par ces entreprises. Il existe une loi depuis 2001 sur les conditions de production et de commercialisation des semences, mais ces informations ne sont pas toujours auprès des acteurs concernés. « Il est question de mettre en place, à la fin du projet en cours, des certifications variétale, technologique et sanitaire », rassure Dr. Maurice Tchoumtchoua. In fine, conclut Dr. Robert G. Guei, toutes ces actions et mesures vont contribuer au développement durable de l’économie semencière au Cameroun.
Alain NOAH AWANA
lundi 22 novembre 2010
Microfinances rurales : 46 milliards Fcfa aux plus pauvres en 17 ans
Au cours de la quatrième assemblée générale de l’Association des mutuelles communautaires et de croissance, Amc2, tenue à Yaoundé le 16 novembre 2010, la satisfaction pouvait se lire sur les visages des membres. Et pour cause : depuis la création de la première Mc2 à Baham (région de l’Ouest) en 1992 et ce jusqu’en 2009, ces microbanques rurales ont octroyé quelque 46 milliards Fcfa aux couches défavorisées et pour le financement de l’agriculture. Autre motif de satisfaction, les 23,7 milliards Fcfa d’épargne mobilisée par ces structures qui, soit dit en passant, sont parrainées par Afriland first bank et assistées sur le plan technique par l’Ong Apropriate developpement for Africa foundation (Adaf). Dans le même intervalle de temps, le capital de ces quelque 400 structures à travers le pays est de 3 milliards Fcfa et l’encoure de crédit est actuellement estimé à 9,4 milliards Fcfa.
Le vice-premier ministre, ministre de l’Agriculture et du développement rural, Jean Kuété, se satisfait quant à lui de ce que 40% de ces crédits ont été consacrés à l’agriculture. Ce d’autant plus que l’environnement économique du Cameroun ne favorise pas le financement de ce secteur. Les rares institutions bancaires qui financent l’agriculture au Cameroun ne le font pas assez. C’est l’exemple d’Afriland first bank qui, en 2009, n’a octroyé au secteur agricole que 5% de l’enveloppe globale des crédits distribués et estimés à quelque 400 milliards Fcfa. Mais, c’est déjà une satisfaction pour le président de l’Amc2, David Tamgoué, qui relève également le programme gouvernemental d’appui aux établissements de microfinance (Emf) qui ont bénéficié du Minader de 1,6 milliard Fcfa, outre le matériel et les équipements.
Quoi qu’il en soit, tous ces financements ont aidé les Mc2, depuis 1992, à remplir leurs missions à savoir : financements directs des producteurs, achats et distributions des inputs et appuis à la commercialisation, promotions des coopératives agricoles, etc. Les avancées sont énormes. Mais, pour le président de l’Amc2, il y a encore beaucoup d’actions à mener pour améliorer la gouvernance à l’interne. Il faut aussi trouver une solution efficace au sempiternel problème des impayés de crédits, tout en améliorant la qualité du porte feuille.
Alain NOAH AWANA
lundi 15 novembre 2010
Eglises réveillées : Remettre de l’ordre dans la foi
Elles sont de plus en plus critiquées à cause du tapage nocturne et de la nuisance sonore qu'elles causent.
Fortement développées depuis le début de la crise économique (fin des années 80), avec des ouailles spécialisées dans le tapage nocturne, les églises dites « réveillées » ont suffisamment démontré leur capacité de nuisance sonore. Longtemps tolérés, ces mouvements sont aujourd’hui un véritable problème de société. A Yaoundé, le préfet du Mfoundi vient de prendre une décision conséquente en ordonnant la fermeture de 12 chapelles appartenant à des « Eglises réveillées ». Cette décision de Joseph Claude Tsila a été prise sur la base des plaintes des riverains qui « n’arrivent plus à dormir ». La réaction du préfet est grandement saluée par les non adeptes de ces églises. Et ils estiment que les pouvoirs publics doivent aller un peu plus loin pour remettre de l’ordre dans toute cette foi. Actuellement, on compte des centaines d’églises dites « réveillés » à Yaoundé. Alors qu’au ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd), on reconnaît seulement 43 confessions religieuses pour tout le pays. La dernière à avoir été reconnue est la Sainte métropole Gréco-orthodoxe du Cameroun, par un décret le 12 février 2009, 11 ans après la légalisation en 1998 de l’Eglise pentecôtiste chrétienne du Cameroun. 11 ans au cours desquels des centaines d'églises réveillées ont eu la latitude de se créer et le temps de mieux implémenter leur ministère. Il est temps que le pays voit clair dans cette course pour le paradis…
Alain NOAH AWANA
Douanes : 45 milliards Fcfa de recettes en octobre 2010
Le directeur général est confiant quant à l’atteinte des objectifs de 2010 fixés à 499 milliards Fcfa.
L’annonce a été faite vendredi 12 novembre 2010 par le directeur général des Douanes, Minette Libom Li Likeng, au cours d’une rencontre avec les membres de La Presse économique du Cameroun (Press Eco). En octobre dernier, les opérations douanières ont produit des recettes pour un montant global de 45 milliards Fcfa. Une réalisation estimée à 106% des attentes de cette direction pour le mois passé. Et selon le Dg des Douanes, ces recettes auraient pu être plus élevées. Le fait est que certaines administrations publiques n’ont pas reversé à la douane les sommes dues, soit un montant de 9 milliards Fcfa environ. De même, la Société nationale de raffinage (Sonara) doit reverser aux services de la douane camerounaise la modique somme de 17 milliards Fcfa.
Quoi qu’il en soit, Minette Libom Li Likeng est confiante quant à l’atteinte des objectifs de recettes fixés par le gouvernement en début d’exercice 2010 à hauteur de 499 milliards Fcfa. « Au regard des performances réalisées jusqu’ici, nous sommes confiants d’atteindre nos objectifs, voire les dépasser », a-t-elle confié à la presse. Pour les deux derniers mois de l’année, il va rester à recouvrer 92 milliards Fcfa. Les assurances du Dg des douanes viennent de ce que pour l’exercice en cours, sa direction a déjà réalisé de bonnes performances. En juillet 2010 par exemple, les prévisions avaient été largement dépassées, 46,212 milliards Fcfa au lieu des 41 milliards Fcfa attendus, soit un taux de réalisation de 112%. Mais, il y a aussi toutes les réformes qu’elle est en train de mettre en place depuis deux ans et qui commencent à porter des fruits, malgré « la réticence » des opérateurs économiques et même de certains de ses collaborateurs.
Réformes probantes
Pour maximiser le recouvrement des recettes douanières, Minette Libom Li Likeng annonce l’activation, dans quelques semaines, de subdivisions de la direction générale des douanes. Il est question de contrôler les mouvements des marchandises des commerçants. Elle compte également sur l’extension des contrats de performance qui ont été expérimentés avec succès dans les bureaux des douanes du port 1 et du port 5, les principales portes d’entrée des marchandises à Douala. Il y a aussi cette suspension provisoire des contrôles de containers à domicile, et qui a permis de démasquer certaines opérations frauduleuses. Cela a par exemple permis de découvrir qu’un container déclaré comme transportant de la brocante contenait plutôt des cigarettes que l’on tentait ainsi de faire entrer frauduleusement en territoire camerounais.
Autre aspect sur lequel s’est épanché le Dg des douanes : le programme Nexus Cameroon Customs GPS qui a été raffiné. Cela va permettre un meilleur traking des marchandises en transit au Cameroun. Même si, encore une fois, le Dg des douanes estime que les plaintes des usagers ne sont pas fondées. Elle compte également mettre un accent particulier dans la résolution du problème des véhicules en faux transit, qui viennent des pays voisins et qui se retrouvent au Cameroun sans avoir été dédouanées. Cela permettra certainement des performances de recettes encore plus fortes.
Alain NOAH AWANA
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