mardi 23 novembre 2010

Agriculture : Les entreprises semencières s’ouvrent aux producteurs

Le programme mis en place depuis 16 mois engage la phase de vulgarisation de masse. Il est question de partager l’information sur la disponibilité des semences de qualité au Cameroun.

En 2005, les agriculteurs camerounais du Nord ont été la cible principale d’un projet d’amélioration de la qualité des semences de riz, avec l’appui de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (Fao). Grâce à ce programme, l’on est passé de 2 tonnes de riz par hectare à une production de 6 à 8 tonnes environ par hectare. « En fait, l’amélioration de la qualité des semences contribuent généralement à une hausse de plus de 40% de la productivité », soutient Dr. Robert G. Guei, de la division production et protection de la Fao. Malheureusement, au Cameroun, les principaux acteurs concernés ne sont pas toujours au courant des vertus des semences de qualité. Raison pour laquelle le projet d’appui au renforcement des capacités pour le contrôle de qualité et la certification des semences entend accentuer la sensibilisation des agriculteurs à ce sujet.
Démarré il y a 16 mois, il était question de sensibiliser ces acteurs sur la notion de qualité. « Mais, on s’est rendu compte qu’une minorité était formée et informée », reconnaît Maurice Tchoumtchoua du ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader). Le moment était donc venu de mettre à contribution les radios communautaires du Cameroun. D’où l’intérêt de l’atelier d’imprégnation organisé par l’Unesco et la Fao à l’endroit de leurs responsables, et qui se déroule ce 25 novembre 2010 à Yaoundé. Le but est de faire accompagner, par ces médias, la sensibilisation auprès du public cible qui est la population rurale. « En 16 mois, il y a eu des résultats probants sur le terrain en matière de qualité et le moment est venu de le faire savoir au plus grand nombre d’agriculteurs », argue Maurice Tchoumtchoua.
Le fait est que, comme le rappelle Dr. Robert Guei, l’on a constaté que des agriculteurs sont souvent à la recherche de semences de qualité et qui respectent les normes. Mais, ils ne savent pas souvent où aller les chercher alors qu’elles abondent. Entre 2006 et 2008, un autre programme mis en place par la Fao avait permis la création de 114 groupements semenciers formés à la production et à la gestion d’une entreprise semencière. A ce jour, plus de 60% de ces groupements fonctionnent aujourd’hui comme de vrais entreprises et fournissent d’ailleurs les pays voisins. Mais, au-delà de la vulgarisation, et si la disponibilité est là, il se pose la question de la réelle qualité des semences produites par ces entreprises. Il existe une loi depuis 2001 sur les conditions de production et de commercialisation des semences, mais ces informations ne sont pas toujours auprès des acteurs concernés. « Il est question de mettre en place, à la fin du projet en cours, des certifications variétale, technologique et sanitaire », rassure Dr. Maurice Tchoumtchoua. In fine, conclut Dr. Robert G. Guei, toutes ces actions et mesures vont contribuer au développement durable de l’économie semencière au Cameroun.
Alain NOAH AWANA 

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